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Le jugement de la célébration du Mawlid

Parole détaillée sur l'interdiction de cette innovation

Je demande l’aide exclusive d’Allah dans cette allocution, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. J’atteste que nulle divinité ne mérite l’adoration excepté Allah, Seul sans associé. Et j’atteste que Mohammed est Son serviteur et messager, que les éloges d’Allah et le salut soient sur lui, sur ses suiveurs, ainsi que sur l’ensemble de ses compagnons.

Ô Allah enseigne nous ce qui nous sera bénéfique, rends-nous profitable la science que Tu nous as apprise, augmente notre science, réforme l’ensemble de nos affaires, et ne nous laisses pas à nous-mêmes, ne serait-ce l’espace d’un clin d’œil.

Ceci dit :

Nobles frères, ce soir l’intervention est liée à un sujet que nous verrons plus en détail par la suite. Cependant, je voulais commencer par une histoire en lien avec ce thème, qui a eu lieu durant ces mêmes jours, il y a de cela quelques années. Un visiteur de ce pays béni m’a rencontré durant cette période. Il m’a dit avec étonnement :

« Je suis ébahi de voir la situation des gens de Médine, la ville du prophète. »

Durant ces jours qui coïncident avec la naissance du prophète, il dit :

« Je suis stupéfait de voir à Médine, aucune forme de manifestation de la naissance du prophète. » Tout en disant : « Médine est la première contrée sur la terre qui devrait célébrer la naissance du prophète, mais je ne vois aucune forme de manifestation de la naissance du prophète à Médine. Tandis que dans d’autres pays, durant ces jours, il y a de grandes célébrations. Ils veillent la nuit, récitent des poèmes, probablement pour cette occasion, jouent du tambour, dansent, et des choses de cette nature. Mais Médine n’a aucune célébration de la naissance du prophète. » Et il demanda : « Quelle en est la raison ? »

Je lui dis alors : « Si tu savais la raison, l’étonnement qui est dans ton cœur se dissiperait. La raison est unique. » Il me dit : « Et quelle est-elle ? » Je lui dis alors : « Car ils aiment le prophète et c’est pourquoi ils ne fêtent pas sa naissance. » Il dit : « C’est étonnant. » Je lui répondis : « Oui, l’amour véridique du prophète ne se traduit pas par des manifestations innovées dans la religion d’Allah. La seule véritable manifestation de l’amour du prophète se résume dans son suivi. Et si tu désires une preuve concernant cette question, alors connais-tu un amour plus véridique pour le prophète ﷺ que celui de Abu Bakr, ‘Omar, ‘Othman, ‘Ali, les dix autres compagnons promis au paradis, ainsi que le reste des compagnons et ceux qui les ont suivis avec excellence ? Connais-tu des amours plus véridiques que les leurs ? Et penses-tu que ceux qui sont venus après eux, notamment dans les dernières générations, peuvent avoir un amour plus intense pour le prophète ? » Il dit « Non. » Je lui dis alors : « Tous les compagnons n’ont pas fêté (sa naissance), de même que la génération suivante. Et ces célébrations ont vu le jour seulement à la fin de la troisième génération, comme cela fut mentionné par de nombreux gens de science. Et les trois meilleures générations sont passées sans toutes ces célébrations. Il est impossible de dire qu’Allah a réservé ce bien pour les dernières générations et en a privé les compagnons ainsi que ceux qui les ont suivis avec excellence. En vérité, c’est un mal dont Allah a protégé et sauvé les compagnons, et fut une source d’épreuve pour ceux qui les ont succédé. S’il s’agissait d’un bien, ils nous auraient précédés en cela, car ils nous ont devancé dans tous les biens. Allah a dit [dans le sens rapproché de sa parole] :

« Les tout premiers [croyants] parmi les Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis avec excellence. » [Al Tawbah : 100]

Ils sont les premiers et les meilleurs des croyants.

« La meilleure des générations et la mienne, puis celle qui la suit, puis celle qui la suit. » [Sahih Al Bukhari et Muslim]

Aucun d’entre eux n’a célébré la naissance du prophète, et il n’est pas connu que l’un d’entres eux l’a fêtée. Donc si une personne dit : « Vraiment notre intention avec ces célébrations est d’élever la mention du prophète et de manifester sa magnificence. » On lui dit alors : « l’attachement à cet objectif, à savoir l’évocation du prophète et sa magnificence est une chose continuelle dans la communauté. Ils n’ont pas spécifié un jour dans l’année. Allah a dit [dans le sens rapproché de sa parole] :

« Et Nous avons exalté pour toi ta renommée ? » [Al Sharh : 4]

C’est pourquoi que sa mention est élevée dans l’appel à la prière, dans le Tashahoud, et à de multiples moments dans la journée du musulman. Le Seigneur des univers n’est pas évoqué dans l’attestation de foi sans qu’il soit lié au témoignage de la prophétie du prophète. Et les musulmans ne cessent, tous les jours, d’évoquer le prophète, d’écouter ses Ahadith, de lire sa biographie, de se renseigner sur ses caractéristiques, ses spécificités, ses attributs et ses actes. Ils lisent ces Ahadith, apprennent sa biographie et connaissent sa guidée. Ils sont donc avec lui tous les jours. Si le but est de magnifier et d’évoquer son nom, alors ce n’est pas spécifique à un jour dans l’année. Et si ce qui est voulu est de montrer l’amour du prophète alors cela ne se réalise que par son suivi.

« Dis : « Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. » [Al ‘Imran : 31]

L’amour n’est pas que l’individu s’adonne à des pratiques qui ne sont pas présentes dans la législation d’Allah, et il prétend qu’il a agi par amour envers le prophète. L’amour véridique est uniquement de le suivre et de cheminer sur sa voie. Sans évoquer ce qui se passe dans ces célébrations qui s’opposent à la législation. Parmi les plus notables, l’exagération dans les louanges au prophète. Elles reposent même sur cela. Le prophète ﷺ a dit :

« N’exagérez pas dans mon éloge comme les chrétiens l’ont fait avec le fils de Maryam, car je ne suis qu’un serviteur. Désignez-moi donc comme le Serviteur d’Allah et Son Messager. » [Sahih Al Bukhari]

Et dans un autre hadith :

« Je n’aime pas que vous m’éleviez au-dessus du rang qu’Allah m’a donné. Je suis uniquement un serviteur d’Allah et Son messager. » [Rapporté par Ahmed et An-Nassai]

Les célébrations se fondent sur la récitation de poèmes contenant de l’exagération et de l’excès dans ses louanges, l’élevant à un degré supérieur au sien. Les poèmes reposent sur les éloges à outrance du noble prophète. Ils considèrent même que la célébration de la naissance du prophète n’est pas complète tant que ce genre de poèmes ne sont pas récités. De plus, dans de nombreuses célébrations de la naissance du prophète on tape du tambour, danse et d’autres choses encore. Hier un noble frère m’a informé qu’il a vu dans certains endroits, durant ces mêmes jours, dans les mosquées ils jouent du tambour, dansent et prétendent que ce sont des manifestations de la naissance du prophète.

Le prophète a mentionné à sa communauté une règle générale et suffisante dans ce type d’affaire, quand il a dit dans un grand hadith que les savants ont considéré comme étant un fondement dans cette législation, qui n’est autre que sa parole :

« Celui qui innove dans notre affaire-ci (la religion), une chose qui n’en fait pas partie, alors elle est rejetée. » [Sahih Al Bukhari et Muslim]

Même si le but dans l’action est d’afficher l’amour (du prophète), elle est rejetée et n’est pas acceptée de lui. En effet, Allah n’accepte aucune œuvre sans qu’elle soit vouée sincèrement pour Son visage et en conformité à la guidée de Son messager. Il est mentionné que de nombreuses personnes qui célèbrent la naissance du prophète, ne ratent jamais cet événement, mais ils délaissent la prière d’Al Fajr durant cette même nuit et les autres nuits également. Ainsi les obligations sont délaissées tandis que les innovations sont préservées. C’est une grande calamité qui est liée à cette innovation dans laquelle ils persistent et adhèrent. Cette innovation a un effet néfaste sur leurs vies, en faisant disparaître de nombreuses Sunnan, sans parler des obligations de la religion.

En résumé, il incombe au musulman d’aimer le prophète, d’un amour véridique, qui jaillit du cœur et qui a pour fruit le suivi et l’imitation du prophète. Un amour qui est conforme à celui des illustres compagnons, qu’Allah les agrées. Un amour qui fait apparaître leur suivi et non pas l’invention de choses dans la religion d’Allah et la pratique d’actes qui n’ont ni origine ni fondement dans la législation d’Allah.

Il existe des traités bénéfiques et exhaustifs contenant de précieux et d’immenses points bénéfiques, regroupant les paroles de nos grands savants, comme les paroles du noble Cheikh Mohammed Ibn Ibrahim, le premier Mufti de ce pays. De même que les paroles du noble Cheikh ‘Abd Al ‘Aziz Ibn Baz, qu’Allah lui fasse miséricorde, ainsi que celles de l’érudit Cheikh Salah Al ‘Othaymin. Ils renferment des détails profitables. Je pense qu’il existe ici des exemplaires disponibles pour en tirer avantage. Il est aussi possible d’en offrir aux personnes dont on espère, par la permission d’Allah, qu’ils en tireront profit.

Auteur : Cheih ‘Abd Al Razzaq Al Badr, qu’Allah le préserve.

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