Allah a comblé Ses serviteurs de nombreux bienfaits, qui ne pourraient être dénombrés et comptés : “Et si vous comptiez les bienfaits d’Allah, vous ne sauriez les dénombrer. Allah est certes Pardonneur et Miséricordieux” [Sourate 14, v.34]. Ces bienfaits peuvent être globaux ou spécifiques, religieux ou mondains. Allah a orienté Ses serviteurs vers ces bienfaits, les a guidé vers eux et les a appelés à la demeure de la paix : “Et Allah appelle à la Demeure de la Paix et guide qui Il veut vers un droit chemin.” [Sourate 10, v.25]. Il les a préservé dans leurs raisons, leurs corps. Il les a pourvu de bonnes subsistances, leur a assujetti tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Tout cela est un don d’Allah pour que Ses serviteurs Le remercient, L’adorent seul sans associé, pour qu’ils obtiennent Son agrément, pour qu’ils gagnent Sa grâce et Ses miséricordes.
L’un des plus grands dons et bienfaits d’Allah envers Ses serviteurs est d’avoir légiféré le jeûne du mois béni de Ramadan, et d’en avoir fait l’un des piliers majeurs, un des fondements de la religion sur lesquels elle repose. Comme le jeûne du Ramadan est l’une des grandes bénédictions qu’Allah a accordées à Ses serviteurs, Il a clôturé les versets dans lesquels Il a ordonné le jeûne du mois de Ramadan en disant : “Afin que vous soyez reconnaissants” [Sourate 2, v.185], car le remerciement est le but pour lequel Il a créé la création et qu’Il a accordé une variété de bienfaits.
La base du remerciement et sa véritable nature est : “La reconnaissance de la faveur du Bienfaiteur en se soumettant à lui avec humilité, soumission et amour. Celui qui ne reconnaît pas la faveur, mais l’ignore, ne peut faire preuve de gratitude. Celui qui la reconnaît mais ignore celui qui l’a octroyé ne la remercie pas non plus. Celui qui reconnaît le bienfait et celui qui l’a accordée, mais le nie, comme celui qui nie la faveur du bienfaiteur sur lui, à alors mécru en ce bienfait. Celui qui reconnaît la faveur et celui qui l’a accordée, sans y mécroire, mais ne se soumet pas à Lui, ne L’aime pas, n’agrée pas pour Lui et par Lui, n’a pas non plus montré de gratitude. Celui qui reconnaît la faveur ainsi que celui qui l’a accordée, se soumet à lui, l’aime, agrée pour Lui et par Lui, et l’utilise dans son amour et son obéissance, celui-là est le reconnaissant pour ce bienfait."[¹]
Ainsi, il devient claire que “le remerciement est basée sur cinq principes : la soumission du reconnaissant au Bienfaiteur, son amour pour lui, la reconnaissance de Sa faveur, ses éloges pour et par elle, qu’il ne l’utilise pas dans ce qu’Il déteste. Ces cinq principes sont les bases de la gratitude, sur lesquelles elle repose. Si l’un d’eux manque, alors une de ses bases en est absente. Quiconque parle de gratitude le fait revenir à ces principes et gravite autour d’eux."[²]
Les gens diffèrent considérablement dans la réalisation du remerciement en raison de leurs divers niveaux de connaissance concernant ce qui la nécessite, et la connaissance qu’ils ont du Créateur Majestueux, du Seigneur Grandiose et du Bienfaiteur Généreux. Certains d’entre eux ont une connaissance détaillée d’Allah à travers Ses noms, Ses attributs, Ses actions, la singularité de Ses créations et de Ses actes, la beauté de Ses bienfaits et dons ; leur cœur s’est alors rempli d’amour pour Lui, leur langue s’occupe avec ferveur à Le louer, leurs membres s’emploient à faire ce qui Le satisfait, et ils reconnaissent toutes Ses bénédictions dont Il les a comblés, les utilisant dans ce qui Lui plaît et Le satisfait. D’autres, cependant, ont corrompu leur âme par l’insouciance d’Allah et Son ignorance, ne recevant d’Allah que davantage de distance en raison de leur déni et de leur refus, ou car ils L’ont reconnu sans se conformer à Son commandement et sans se soumettre à Sa législation.
Le mois béni de Ramadan est une grâce divine, une faveur du Seigneur accordée aux serviteurs afin que les croyants renforcent leur foi et que se repentent ceux qui étaient négligents et défaillants. Allah a placé dans ce mois des spécificités et l’a distingué des autres mois par des caractéristiques qui le rendent unique. Arrêtons-nous un moment sur quelques-unes d’entre elles, afin de saisir la grandeur de cette bénédiction qu’Allah nous a accordée, afin que nous puissions être reconnaissant comme Il convient et L’adorer comme Il se doit.
Le mois béni de Ramadan, le mois du jeûne, a une particularité liée au Coran ; c’est le mois où le noble Coran a été révélé comme guide pour l’humanité, comme l’a dit le Très-Haut (dans le sens approché): “Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement” [Sourate 2, v.185]. Dans ce noble verset, Allah a loué le mois du jeûne sur tous les autres mois, en y choisissant de révéler le sublime Coran. Bien plus encore, il est rapporté dans un hadith qu’il est le mois durant lequel tous les Livres divins furent révélés aux prophètes. Dans le Mousnad de l’Imam Ahmad et dans Al Mou’jam de Al Tabarani, d’après Wathila Ibn Al Asqa’, que le messager d’Allah a dit : “Les feuillets d’Abraham ont été descendus la première nuit de Ramadan, la Torah a été descendue pendant la sixième nuit de Ramadan, l’Évangile a été descendu pendant la treizième nuit de Ramadan, et le Coran a été descendu pendant la vingt-quatrième nuit de Ramadan”[³]. Ce hadith indique que le mois de Ramadan est le mois où les Livres divins étaient révélés aux prophètes, que la paix soit sur eux. Les livres furent révélés en une fois sur les prophètes, mais en ce qui concerne le noble Coran, en raison de son mérite et sa grandeur, il a été descendu en une seule fois vers Bayt Al Izzah depuis le ciel inférieur, et cela s’est produit pendant la Nuit du Destin du mois béni de Ramadan, comme Allah l’a dit (dans le sens approché) : “Nous l’avons descendu pendant la Nuit du Destin” [Sourate 97, v.1]. Et Il a dit, exalté soit-Il (dans la traduction approximative): “Nous l’avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d’Al Qadr. Et qui te dira ce qu’est la nuit d’Al Qadr? La nuit d’Al Qadr est meilleure que mille mois” [Sourate 44, v.3]. Ensuite, il a été descendu progressivement au fil des mois et des jours sur le messager d’Allah. Il y a en cela une preuve de la grandeur du mois du jeûne - le mois béni de Ramadan - et son caractère particulier avec le Coran. C’est ainsi que cette nation a reçu de la part d’Allah cette immense faveur, la descente de Sa grande révélation et de Sa noble parole, contenant la guidée : “comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement”. Un guide pour les intérêts religieux et mondains, exposant la vérité de la manière la plus claire, et distinguant entre la guidée et l’égarement, entre la vérité et le mensonge, entre les ténèbres et la lumière.
Le mois de Ramadan contient la Nuit du Destin, dont Allah a dit : “Et qui te dira ce qu’est la Nuit du Destin ? La Nuit du Destin est meilleure que mille mois” [Sourate 97, v.2-3]. Cela signifie que les actes accomplis pendant cette nuit valent mieux que mille mois qui ne contiennent pas cette nuit, de même que la récompense associée.
Le jeûne de ce mois est une cause de pardon des péchés. Al Boukhary et Mouslim ont rapporté d’après Abou Hourayra, que le prophète a dit : “Celui qui jeûne le mois de Ramadan par foi et en espérant la récompense, ses péchés passés lui seront pardonnés”[⁴]. Par foi en Allah, en agréant l’obligation du jeûne, es espérant sa récompense et sa rétribution. Il ne déteste pas son obligation, il ne doute pas de sa récompense et sa rétribution, a savoir qu’Allah lui pardonne ses péchés passés. Dans l’authentique de Mouslim, d’après Abou Hourayra également, le prophète a dit : “Les cinq prières obligatoires, le vendredi jusqu’au suivant et le mois de Ramadan jusqu’à celui qui le suit sont des actions qui expient les péchés commis entre elles, tant que l’on évite les grands péchés."⁵
En complément de ce qui a été mentionné précédemment, celui qui observe le jeûne de Ramadan par foi et en espérant la récompense, ses péchés passés lui seront pardonnés. De plus, durant ce mois, les démons sont enchaînés, les portes du paradis sont ouvertes et les portes de l’enfer sont fermées. Chaque nuit de ce mois, Allah affranchit des croyants du feu.
Dans ce mois béni, Allah a secouru les musulmans sur leurs ennemis polythéistes lors de la grande bataille de Badr. Le nombre d’associateurs lors de cette bataille était trois fois supérieur à celui des musulmans. Au cours de ce mois, Mecque, la ville honorée, une terre sûr par le biais du messager d’Allah qui l’a purifiée des idoles. Le nombre d’idoles dans la Ka’ba et autour d’elle était de trois cent soixante. Le messager d’Allah a brisé ces idoles en disant : “La vérité est venue et le faux a disparu. Le faux est destiné à disparaître” [Sourate 17, v.81]. Ainsi, ce mois est un mois de persévérance, d’efforts et d’œuvres, un mois de dévotion et de lutte dans la voie d’Allah. Ainsi, un mois avec cette vertu et au cours duquel Allah montre à Ses serviteurs cette bonté mérite d’être tenu en haute estime par les serviteurs et d’être une saison pour l’adoration et une provision pour l’au-delà.
Ô Allah, fais de nous ceux qui reconnaissent la valeur et le caractère sacré de ce mois. Accorde-nous le succès pour accomplir ce que Tu agrée. Tu es Celui qui exauce les invocations.
Ô Allah, guide-nous dans Ton obéissance, aide-nous à Te mentionner, à Te remercier et à parfaire Ton adoration. Facilite-nous les causes du bien. Complète sur nous la grâce d’honorer comme il se doit ce noble invité. Aide-nous en ce mois à jeûner, à prier, et à avoir un bon comportent, ô Seigneur des univers.
Source: Site officiel du Cheikh ‘Abd Al Razzaq Al Badr, qu’Allah le préserve.
[¹]: Tariq Al Hijratayn d’Ibn Al Qayyim (p.175)
[²]: Madarij Al Salikin d’Ibn Al Qayyim (2/244)
[³]: Musnad d’Ahmad (4/107, n°16921), Al Tabarani (17646), les termes sont ceux d’Ahmad
[⁴]: Rapporté dans les deux authentiques Al Boukhari (2014), Mouslim (760)