Anas ibn Malik, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta que le Messager d’Allah, que les éloges et le salut d’Allah soient sur lui, a dit : “Il y a certes parmi les gens des clés du bien et des verrous du mal, et il y a certes parmi les gens des clés du mal et des verrous du bien. Ainsi Touba1 à celui à qui Allah a placé les clés du bien en ses mains, et malheur à celui à qui Allah a placé les clés du mal en ses mains.”2
Celui qui souhaite pour lui-même compter parmi les clés du bien et les verrous du mal doit :
Faire preuve de sincérité envers Allah dans ses paroles et ses actions, car c’est le fondement de tout bien et la source de toute vertu.
Invoquer et implorer Allah avec insistance pour y parvenir, car l’invocation est la clé de tout bien, et Allah ne rejette pas un serviteur qui L’invoque ni ne déçoit un croyant qui L’implore.
Veiller assidûment à chercher et acquérir la science, car la connaissance appelle aux vertus et aux noblesses, tout en préservant des vices et des graves péchés.
Se consacrer à l’adoration d’Allah, en particulier aux obligations, et surtout à la prière, car elle éloigne de l’obscénité et des actes répréhensibles.
Cultiver les nobles caractères éminents, tout en évitant les caractères infâmes et blâmables.
Fréquenter les meilleurs et s’asseoir avec les pieux, car leurs assemblées sont entourées par les anges et enveloppées par la miséricorde, tout en se méfiant de celles des mauvais et des dépravés sur lesquelles descendent les Shayatin.
Conseiller les serviteurs lorsqu’on les fréquente et les côtoie, les incitant au bien et les détournant du mal.
Se rappeler le jour du retour où on se tiendra devant le Seigneur des univers. Il récompensera alors le bienfaisant pour sa bienfaisance, et le malfaisant pour sa malfaisance : “Quiconque fait un bien fût-ce du poids d’une poussière, le verra, et quiconque fait un mal fût-ce du poids d’une poussière, le verra”. [Sourate 99, v.7-8]
Tout cela repose sur le désir sincère du serviteur de faire le bien et d’être bénéfique pour les autres. Lorsque ce désir est présent, que l’intention est ferme, que la détermination est assurée, et qu’il demande l’aide d’Allah pour cela tout en entreprenant les choses comme il convient, alors, par la volonté d’Allah, il contera parmi les clés du bien et les verrous du mal.
Et c’est Allah qui se charge d’accorder le succès à Ses serviteurs. Il ouvre à qui Il veut en toute vérité, Il est le meilleur des Fatihin3.
Source: Site officiel du Cheikh ‘Abd Al Razzaq Al Badr, qu’Allah le préserve.
[NDT] Ce terme a été interprété de diverses manières par les érudits. Certains ont affirmé qu’il fait référence au paradis, tandis que d’autres ont avancé qu’il désigne un arbre du paradis dont l’ombre s’étend sur une distance parcourue en cent ans, et dont les habitants du paradis tirent leurs vêtements, comme le rapportent des hadiths explicites. Une autre interprétation avance que la racine de ce terme évoque ce qui est bon, annonçant ainsi une bonne vie dans ce monde et dans l’au-delà. Cette dernière explication est la plus exhaustive, car elle englobe tous les points précédents, comme l’a souligné Cheikh Mohammed Al ‘Othaymine, qu’Allah lui fasse miséricorde. ↩︎
Rapporté Ibn Majah (237), Al Albani l’a rendu bon dans son authentification des Sounan d’Ibn Majah (194). ↩︎
[NDT] Al Fatah est l’un des noms sublimes d’Allah qui englobe plusieurs sens. Il est celui qui juge entre Ses serviteurs avec équité dans cette vie et l’au-delà, qui accorde le secours aux croyants : “En Allah (Seul) nous plaçons notre confiance. Notre Seigneur! Juge entre nous et notre peuple en vérité, car Tu es le Meilleur de ceux qui jugent”[Sourate 7:39]. Il est également celui qui ouvre les portes des subsistences et des miséricordes : “Quelle que soit la miséricorde (c’est-à-dire le bien) qu’Allah puisse accorder à l’humanité, personne ne peut la refuser ; et quoi qu’Il puisse refuser, personne ne pourra l’accorder par la suite. Et Il est le Tout-Puissant, le Tout-Sage.” [Sourate 35, v.2] ↩︎